Agenda

Entrée dans le Carême

Célébration des Cendres :

Mercredi 5 Mars 2025 à 18h30

Temps de prière à Saint-Luc :

Samedi 15 Mars 2025

de 16h30 à 18h

Prière pour la Paix

Samedi 29 Mars 2025

4ème dimanche de Carême

Célébration pénitentielle en début de messe à 18h30

En l’absence de Vincent le samedi 20 avril 2025 pour la veillée pascale

la communauté Saint-Luc ira à la paroisse de Saint-Défendent

 

 

La prière d’alliance, avec Ignace de Loyola:

« Merci, pardon, s’il te plaît »

Ignace, ses Exercices et le pape François lui-même jésuite nous invitent à récapituler chaque journée avec un

« examen de confiance-conscience »

dans lequel se déroulent trois des attitudes fondamentales de notre vie spirituelle :

la gratitude, « merci » pour les bienfaits discernés avec les lunettes des dons de l’Esprit Saint (le conseil) ;

la démarche de « pardon » pour les blessures infligées dans nos relations avec autrui, le cosmos, nous-mêmes et le Seigneur ; et les cris de supplication,

« s’il te plaît », quand la détresse se fait trop pesante.

« Merci » pour les merveilles dont notre ange gardien nous gratifie dans l’Esprit, lui qui éloigne les pierres de notre chemin (Psaume 90(91),11) ;

« pardon » pour la haine et la violence envers nos voisins, sur et autour d’un terrain de sport, par notre hyper consommation et notre exploitation indue de la planète qui brûle ; « s’il te plaît », Seigneur, accorde- nous la force, car sans toi nous ne pouvons rien faire (cf. Jean 15,5), donne nous aujourd’hui le pain dont nous avons besoin pour demain (cf. Matthieu 6,11),

aide-nous à faire, à dire et à manger moins,

car moins c’est plus et mieux.

Méditation du 3ème dimanche de Carême 22/03/2025

Ex 3, 1-8a. 10, 13-15 ; Ps 102 ; 1Cor, 10, 1-6. 10-12 ; Lc 13, 1-9

Dès le premier testament Dieu ne reste ni éloigné, ni étranger au peuple qu’il a créé Après le déluge il n’a plus tenté de détruire l’humanité bien qu’elle soit restée corrompue. Au contraire il a toujours essayé de rester en communication avec elle et de se faire connaître. Il a d’abord choisi Abraham et maintenant Moïse à qui il va se révéler.

Le feu comme l’eau, et ce depuis la nuit des temps, est doublement symbolique. Il peut signifier la destruction, la mort avec l’incendie, l’Enfer de torture dans les évangiles : Mt 13, 41-43 « Le Fils de l’Homme enverra ses anges qui ramasseront tous les scandales et tous les fauteurs d’iniquité et les jetteront dans la fournaise ardente » ; mais le feu peut aussi signifier la lumière et comme dans le premier testament la présence de Dieu. Un feu s’allume aussi pour les disciples d’Emmaüs : « Notre cœur ne brûlait-il pas en nous lorsqu’Il (Jésus) nous parlait en chemin et nous ouvrait le sens des Écritures ? (Lc 24, 27-32).

Le feu que Moïse aperçoit dans le buisson déploie une lumière brillante mais ne se consume pas, il ne brûle donc pas. Ce feu là porte la vie en lui et non la destruction. Et cette Vie de Dieu se manifestera encore au peuple Hébreu dans la colonne de nuée et de feu durant sa traversée de la mer des Roseaux pour échapper aux Égyptiens et dans sa marche au désert pour l’éclairer « de jour comme de nuit ».

Cette révélation de Dieu dans le feu va faire d’Israël une nation sainte, le peuple élu de Dieu, révélation qui se renouvellera dans les actes par l’envoi de l’Esprit-Saint le jour de Pentecôte sous forme de langues qui semblaient de feu sur les disciples (Ac 2, 1-3).

Dieu cherche à communiquer ainsi son existence et comme Jésus est « descendu » du ciel et a consenti au supplice de la croix pour sauver l’humanité et en particulier les plus petits de ce monde, les malades, les pêcheurs afin de les faire « monter » vers la Vie Éternelle dans le Royaume de Dieu ; de même Dieu le Père est « descendu », a consenti à s’abaisser, à s’humilier devant les souffrances de son peuple, pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire « monter » vers un pays ruisselant de lait et de miel. On peut voir là un midrash 1 entre le premier et le second testament.

Par deux fois Dieu dira à Moïse, une première fois « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob ; une deuxième fois s’adressant aux fils d’Israël «  Je suis le Dieu de vos pères etc… ». Par deux fois il dira son nom à Moïse : « je suis qui je suis » ; la deuxième fois il précisera même son nom en détachant les deux syllabes : « celui qui m’a envoyé vers vous c’est Je-suis ».

Moïse devient alors le messager de Dieu qui ajoute après avoir dit qui il était : « C’est là mon nom pour toujours, c’est par lui que vous ferez mémoire de moi, d’âge en âge ».

Paul, dans sa lettre aux Corinthiens, reprendra la traversée de la mer et la protection de la nuée pour les Hébreux mais il évoquera les récriminations, le manque de gratitude de certains d’entre eux envers Dieu ce qui leur vaudra l’extermination. Mais il ajoute : « Ce qui leur est arrivé devait servir d’exemple » je présume pour les autres pour ne pas qu’ils se croient invincibles et sans péché. C’est aussi un appel à ce que nous nous convertissions.

Dans l’Évangile, il y a aussi un appel à la conversion mais aucun rapport entre les catastrophes qui peuvent nous arriver et le péché. Dieu n’est qu’amour et ni ne punit, ni ne condamne le pêcheur.

Une très belle parabole suit, celle du figuier qui ne donne pas de fruit. Si ce figuier ne produit rien c’est que la terre où il a poussé n’a pas reçu assez d’éléments nutritifs et le figuier est anémié et son peu de vie épuise le sol. L’attente seule ne suffira pas, il lui faudra un surplus de vitamines en l’occurrence le fumier bêché dans le sol autour du tronc. Pour le figuier il y a la terre qui entre en jeu dans son état, il en est de même pour les humains, il y a le milieu, le voisinage, l’éducation.

Dieu s’aperçoit dès que quelqu’un est ainsi dépourvu de santé spirituelle car Il sait se faire proche de l’homme par une union intime avec lui et il mettra tout en œuvre pour le guérir sans jamais se décourager même si cela doit prendre du temps. Il peut ainsi prendre patience jusqu’à la fin d’une vie sous l’emprise du mal ou de l’indifférence. Dieu est infiniment bon. Pour Lui nul n’est jamais trop loin. C’est un Dieu qui pardonne et espère en l’homme. Pour les bénévoles qui vont dans les prisons visiter les incarcérés, beaucoup remarquent qu’un grand nombre de conversions se produisent et vérifient cette parole de Jésus : « je suis venu non pas pour les bien-portants mais pour les malades et les pécheurs.

Christiane Guès

(1) Un Midrash c’est une copie du 1er au second testament mais améliorée spirituellement